Ils refusent en bloc vos bons petits plats

photo P.Serog

 

Ils disent « non » pour venir à table, se laver les mains, aider à la cuisine mais surtout ils refusent de manger vos bons petits plats. Et vous, vous ne savez plus quoi faire. Le Dr Patrick Serog, nutritionniste et Roseline Levy-Basse, psychologue, vous donnent quelques conseils pour éviter les conflits.

 

 

Quelles sont les causes de ces refus constants ?

« A moins d’une réelle aversion depuis l’enfance liée au goût, les causes de ce comportement ne sont pas nutritives. Elles sont psychologiques pour la très grande majorité des adolescents. C’est l’âge du refus et l’autonomisation. La table familiale est le lieu de tension par excellence. Il ne touche pas à votre dîner, n’allez pas au conflit systématique. Quand il avait entre 2 et 4 ans, le « non » était de rigueur et il faisait parti de sa construction. C’est la même chose à l’adolescence. L’ado peut se revendiquer « bio », « végétalien » ou « sans gluten ». Il cherche quelque chose pour s’affirmer. »

 

Quel comportement faut-il adopter en tant que parent ?

« Accepter son comportement sans entrer en conflit. Par contre, il est important de ne rien changer à vos habitudes alimentaires. Vous choisissez vos menus et vous préparez vos repas sans rien changer, sans vous adapter au comportement alimentaire de votre adolescent. Ce dernier mangera ou pas. Ne dites rien mais rappelez-lui de temps en temps que le corps a besoin de tout pour bien grandir et être en forme, qu’il est important de manger des fruits et des légumes pour les fibres et les vitamines, etc. Mais de temps en temps seulement 😉 Par contre, s’il décide de devenir végétalien, c’est-à-dire qu’il refuse les produits animaliers, là, votre adolescent peut provoquer un déséquilibre alimentaire. Dans ce cas uniquement, faites intervenir une tierce personne et offrez-lui un rendez-vous chez un nutritionniste afin qu’il l’aide à adapter ses menus. »

 

Faut-il céder à l’envie de lui faire plaisir ?

S’il souhaite être végétarien ou prôner les produits « sans gluten », laissez-le faire. Mais ne remplissez pas vos placards de produits sans gluten, par exemple. Même chose s’il vous réclame une pizza ou un hamburger tous les jours, répondez-lui simplement qu’il peut satisfaire ses envies tous les midis de son côté s’il le souhaite. Le soir, il retrouvera toujours les menus de la famille. Dites-vous bien également que ce n’est pas parce que l’équilibre alimentaire n’est pas respecté que ça va engendrer des problèmes de comportement alimentaire comme l’anorexie ou la boulimie. Ca n’a rien à voir, les causes sont très souvent psychologiques et non nutritives. »

 

Et si ça dure ?

« L’adolescence ne dure qu’un temps. Les refus alimentaires aussi. La durée peut être variable entre 1, 2 ou 3 ans. Cela dépend des adolescents mais vous verrez qu’au fil du temps, ils feront de plus en plus d’entorses à ce qu’ils avaient décidé. Un jour, il prendra une cuillère de votre ragoût, la semaine d’après peut-être deux et ainsi de suite. Et tout finira par redevenir normal. Plus tard, vers 25/30 ans, ils apprendront que leurs refus d’adolescent étaient nécessaires à leur construction et même à la transmission des valeurs et des habitudes alimentaires familiales. Gardez bien en tête vos astuces et vos recettes familiales ! »

La guerre des repas n'aura pas lieu

 

A lire

« La guerre des repas n’aura pas lieu ! », éditions Marabout, 17,90 €

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Ils disent « non » pour venir à table, se laver les mains, aider à la cuisine mais surtout ils refusent de manger vos bons petits plats. Et vous, vous ne savez plus quoi faire. Le Dr Patrick Serog, nutritionniste et Roseline Levy-Basse, psychologue, vous donnent quelques conseils pour éviter les conflits.

 

 

Quelles sont les causes de ces refus constants ?

« A moins d’une réelle aversion depuis l’enfance liée au goût, les causes de ce comportement ne sont pas nutritives. Elles sont psychologiques pour la très grande majorité des adolescents. C’est l’âge du refus et l’autonomisation. La table familiale est le lieu de tension par excellence. Il ne touche pas à votre dîner, n’allez pas au conflit systématique. Quand il avait entre 2 et 4 ans, le « non » était de rigueur et il faisait parti de sa construction. C’est la même chose à l’adolescence. L’ado peut se revendiquer « bio », « végétalien » ou « sans gluten ». Il cherche quelque chose pour s’affirmer. »

 

Quel comportement faut-il adopter en tant que parent ?

« Accepter son comportement sans entrer en conflit. Par contre, il est important de ne rien changer à vos habitudes alimentaires. Vous choisissez vos menus et vous préparez vos repas sans rien changer, sans vous adapter au comportement alimentaire de votre adolescent. Ce dernier mangera ou pas. Ne dites rien mais rappelez-lui de temps en temps que le corps a besoin de tout pour bien grandir et être en forme, qu’il est important de manger des fruits et des légumes pour les fibres et les vitamines, etc. Mais de temps en temps seulement 😉 Par contre, s’il décide de devenir végétalien, c’est-à-dire qu’il refuse les produits animaliers, là, votre adolescent peut provoquer un déséquilibre alimentaire. Dans ce cas uniquement, faites intervenir une tierce personne et offrez-lui un rendez-vous chez un nutritionniste afin qu’il l’aide à adapter ses menus. »

 

Faut-il céder à l’envie de lui faire plaisir ?

S’il souhaite être végétarien ou prôner les produits « sans gluten », laissez-le faire. Mais ne remplissez pas vos placards de produits sans gluten, par exemple. Même chose s’il vous réclame une pizza ou un hamburger tous les jours, répondez-lui simplement qu’il peut satisfaire ses envies tous les midis de son côté s’il le souhaite. Le soir, il retrouvera toujours les menus de la famille. Dites-vous bien également que ce n’est pas parce que l’équilibre alimentaire n’est pas respecté que ça va engendrer des problèmes de comportement alimentaire comme l’anorexie ou la boulimie. Ca n’a rien à voir, les causes sont très souvent psychologiques et non nutritives. »

 

Et si ça dure ?

« L’adolescence ne dure qu’un temps. Les refus alimentaires aussi. La durée peut être variable entre 1, 2 ou 3 ans. Cela dépend des adolescents mais vous verrez qu’au fil du temps, ils feront de plus en plus d’entorses à ce qu’ils avaient décidé. Un jour, il prendra une cuillère de votre ragoût, la semaine d’après peut-être deux et ainsi de suite. Et tout finira par redevenir normal. Plus tard, vers 25/30 ans, ils apprendront que leurs refus d’adolescent étaient nécessaires à leur construction et même à la transmission des valeurs et des habitudes alimentaires familiales. Gardez bien en tête vos astuces et vos recettes familiales ! »

La guerre des repas n'aura pas lieu

 

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« La guerre des repas n’aura pas lieu ! », éditions Marabout, 17,90 €